L’IPTC1 et l’association PLUS2 viennent de publier un Photo Metadata toolkit. Ce logiciel est un plugin destiné à la suite Adobe CS3 ou versions supérieures. Les panneaux de saisie des métadonnées qu’il propose pour CS3 et CS4 sont indépendants des panneaux livrés avec la suite, tandis qu’ils sont intégrés à ceux-ci pour CS5. Le package comporte un script d’installation et deux guides d’utilisation très bien rédigés. Je me contenterai donc dans ce billet de situer rapidement cette initiative importante dans le dédale des standards de métadonnées concernant les images fixes.
Le plus ancien standard IPTC pour les métadonnées est l’IIM (Information Interchange Model). Dans le début des années 90, un sous-ensemble de l’IIM a été adopté par Adobe Photoshop et pris en charge dans les formats JPEG, TIFF et PSD. Ce sont les “champs IPTC” bien connus qui sont stockés à l’intérieur des images numériques.
L’IPTC Core a été défini en 2004 pour prendre la suite de l’IIM, considéré désormais comme obsolète. La dernière version, IPTC Core 1.1, date de 2008. Cette même année, l’IPTC Extension est apparu pour compléter l’IPTC Core. Ces deux schémas utilisent la technologie XMP (Extensible Metadata Platform) développée par Adobe depuis 2001 et ils forment un ensemble appelé IPTC Photo Metadata Standart.
Par ailleurs, PLUS propose un système permettant de définir et catégoriser clairement les usages des images dans le monde entier, et de spécifier l’acquisition de licences pour le suivi et la gestion de ces images. PLUS repose sur un glossaire de termes contenant les définitions d’utilisation des images, et une grille (media matrix) codifiée, normalisée et hiérarchisée, de ces utilisations. PLUS s’adresse essentiellement au marché américain et son modèle complexe peut également être exprimé à l’aide d’un schéma XMP.
XMP a été introduit dans tous les logiciels Adobe et est maintenant supporté par de très nombreux fournisseurs de solutions (voir liste ici). Toutes les métadonnées habituelles – qu’elles soient standardisées (IPTC Core, IPTC Extension, PLUS), transposées (données EXIF des appareils photos) ou personnalisées – peuvent être enregistrées en utilisant XMP de deux manières différentes : stockées à l’intérieur des fichiers (JPEG, TIFF, PSD, DNG ainsi que d’autres types de fichiers y compris les PDF) ou dans de fichiers annexes XMP utilisés pour certains formats comme les Raw propriétaires.
Le Photo Metadata toolkit qui vient d’être publié comble donc un vide manifeste depuis plus de deux ans. En effet, IPTC Extension et PLUS n’étaient pas supportés commodément sur Photoshop et Bridge. L’outil permet ainsi de gérer de façon intégrée trois des principaux standards en matière de métadonnées des images fixes : IPTC Core, IPTC Extension, PLUS. On notera qu’il supporte encore l’IIM – la rupture avec l’ancien standard n’est donc toujours pas totalement effectuée. Il permet aussi de créer et d’appliquer des modèles et d’exporter et importer des informations au format texte délimité (.csv). On consultera les guides livrés avec le package pour le détail de ces aspects techniques intéressants pour construire des solutions professionnelles d’indexation. Je terminerai brièvement en rappelant quelques nouveautés marquantes de ces standards.
Il est possible désormais de renseigner séparément la localisation de la prise de vue et la localisation du sujet photographié qui peuvent être distinctes, et de décrire les personnes et/ou les organisations représentées sur une photo :
Les informations concernant l’œuvre ou l’objet figurant sur l’image (Nom, Date de création, Créateur, etc.) font l’objet d’un formulaire spécialisé :
Il en est de même, le cas échéant, pour les informations concernant les mannequins photographiés (pour les model-released) et les informations administratives concernant la propriété de l’image (pour les property-released).
L’implémentation de PLUS sera certainement accueillie avec intérêt par les spécialistes confirmés (les seuls à qui elle paraîtra simple) qui ne disposaient pas jusqu’alors d’outils permettant de saisir directement cette codification :
En résumé, le package s’adresse à des professionnels exigeants ayant besoin de décrire en détail et avec précision leurs images. Il présente quelques défauts qui devraient être corrigés et certains choix techniques sont un peu difficiles à comprendre3. Il devrait être complété dans le futur par des tables de codes et vocabulaires contrôlés en ligne. Néanmoins, si cette initiative permet enfin la diffusion des fonctionnalités avancées des schémas implémentés, il est probable que ce type d’interface intégrée sera imitée par les fournisseurs de solutions concurrentes.
- The International Press and Telecommunications Council est une organisation internationale créée en 1965 pour développer et promouvoir des standards d’échange de données à destination de la presse.
- The Picture Licensing Universal System est une organisation à but non lucratif créée en 2004. Elle regroupe différents acteurs internationaux afin de définir des standards concernant le suivi et la cession de licences dans le domaine des images.
- Les modèles par exemple ne sont pas compatibles avec le format .xmp d’Adobe [User Guide p.63]